Homéopathie & Fleurs de Bach
Question récurrente qui a besoin d'être clarifiée.
En Grande Bretagne, les Fleurs de Bach sont assimilées à de l’homéopathie, ce qui ne veut pas dire que c’est de l’homéopathie. C’est un classement par défaut, par rapprochement, qui remonte au début des années 90.
L’administration britannique voulait faire entrer les Fleurs dans une case. Elle a décidé qu’elle allait mettre en avant la quantité de principe végétal utilisé, réduit à sa forme sèche, par rapport au volume de solution finale, ce qui donne un rapport 5X (soit 1/100.000ème). A mon sens, il s'agit là d'une décision visant à donner quelque chose de quantifiable. Edward Bach disait que globalement, avec les pipettes en sa possession, la solution du "stock bottle" (solution vendue dans le commerce) est une dilution au 1/240ème de la préparation mère (soit environ une goutte de l’eau utilisée dans le bol, dynamisée par le soleil et la plante, pour 500 gouttes de brandy). Lui mettait, très prosaïquement parlant, 2 gouttes de solution mère dans un flacon de 30ml rempli aux trois-quarts de brandy à 40%. Il obtenait ainsi le "stock bottle", ce que l’on trouve dans le commerce (même si maintenant le titrage en alcool est passé à 27% en moyenne pour des raisons de droits fiscaux sur les alcools en général).
Avec l'homéopathie, on sait ce que l’on va chercher, c'est-à-dire un principe actif connu, que l’on va extraire par macération alcoolique pour en faire une teinture mère. On peut identifier cette substance, la quantifier. On va la diluer pour arriver au postulat suivant :à un certain degré de dilution, le corps reconnaît l’information et développe un potentiel d’adaptation. On soigne le mal par le mal.
Avec les Fleurs, en premier lieu les quantités végétales sont infinitésimales si on les compare avec les besoins en homéopathie (je fais des solutions mère parfois avec 4 ou 5 fleurs pour un bol d’un litre d’eau de source. Notons que la préparation de Rock Water est encore plus surprenante puisqu'on expose au soleil de l’eau de source en se disant que ça aide les gens trop rigides envers eux-mêmes). Ensuite le seul vecteur de transfert est le soleil. Enfin, on est incapable d’identifier quoi que ce soit et à quelque moment que ce soit un quelconque « principe actif ». De même, on n'est pas plus capable d'expliquer ou de prouver (hors pratique empirique) pourquoi Mimulus aide à se reconnecter à son courage et sa confiance intérieure quand on ressent une peur identifiable.
De plus, les fleurs fonctionnent non pas en réaction mais en suivant un principe de révélation. Aucune fleur ne nous oblige à vivre quelque chose que nous ne voulons pas, ce qui explique l’innocuité de la fleur si on se trompe ou tout simplement la lenteur que mettent certaines personnes à s’ouvrir à une nouvelle forme d’équilibre. Chacun de nous va à son rythme en fonction de sa capacité à accueillir un nouvel état d’équilibre demandé à travers son mal-être. Quand on prend une fleur, on va à la rencontre d’un potentiel présent en nous dont on ne se sert pas. On peut le faire instantanément, on peut aussi avoir besoin de temps, on gère en fonction de ce qu’on peut vivre. Il existe donc une grande variabilité suivant les situations.
Il y a dans les Fleurs un mystère formidable qui laisse tout le monde un peu pantois. Cette démarche est provocante en ceci que tous nos modes repères sont bousculés. De quoi s'agit-il : d'une information, un principe énergétique, une vibration, la réparation d'un schéma électrique ? A quoi est-ce que ça parle en nous quand on prend une essence pour être aidé ? Pour le moment, nous restons dans l'expérimentation empirique, mais un jour prochain peut-être aurons-nous des outils nouveaux ou une conscience élargie pour mieux comprendre ce qui nous arrive en intégrant les essences florales dans notre vie. J'ai l'impression que ça devrait nous aider à mieux voir ce que la vie nous propose d'accueillir comme perspective plus vaste.
François Deporte
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